La démarche “Territoire apprenant”

– Quoi ? –

Une opportunité pour
renouveler nos pratiques.

La notion de “territoire apprenant” rencontre depuis quelques d’années un engouement évident, particulièrement dans le champ de l’éducatif, malgré l’absence de consensus sur sa définition.

Deux assertions sous-tendent la réflexion autour de ce terme : celle que l’École n’est plus le lieu éducatif central et celle que l’éducation formelle n’est plus la seule forme et la seule source éducative.

Ce renversement de paradigme met donc le sujet apprenant au centre de sa formation.
Désormais, il constituerait ses compétences sur la durée longue à partir d’apprentissages formels, non formels et informels.

Il est urgent de relativiser de telles affirmations, en rappelant que l’École reste un point de référence central dans l’éducation. C’est en effet le seul lieu capable d’accueillir gratuitement et sans aucune discrimination tous les élèves et de leur dispenser de façon impartiale un savoir universel et pérenne.

C’est pourquoi depuis une dizaine d’années, l’École a engagé une réflexion pour questionner le concept de “territoire apprenant“.
Pour elle, c’est également l’occasion de s’interroger sur ses pratiques éducatives et de les renouveler.

Les paradoxes de la massification scolaire – François Dubet

Apprendre ensemble dans son territoire ? Quel place pour chacun ? Quel pilotage, comment se construisent les réseaux ?…

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– Pourquoi ? –

L’urgence de créer
de nouveaux environnements
pour apprendre

Nos sociétés sont plus connectées que jamais, mais l’intolérance et les conflits restent omniprésents, les inégalités se creusent, les défis à relever sont abrupts et complexes.

Dans ce monde qui se transforme, l’éducation doit suivre. Partout, les sociétés subissent des mutations profondes, et de nouvelles formes d’éducation doivent donc être proposées pour permettre de développer les compétences dont les sociétés et les économies ont et auront besoin.

Concrètement, il s’agit de conforter les apprentissages fondamentaux mais également de centrer l’action sur de nouveaux environnements et des méthodes d’apprentissage qui soient propices au renforcement de la justice, de l’équité sociale et de la solidarité.

Le territoire apprenant doit permettre aux élèves les plus fragiles de reprendre confiance dans l’école, et plus largement pour tous les élèves il doit élever le niveau général et assurer la justice sociale. Il nous faut donc créer des environnements stimulants.

La question du territoire apprenant

Apprendre ensemble dans son territoire ? Quel place pour chacun ? Quel pilotage, comment se construisent les réseaux ?…

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– Comment ? –

Adopter une logique ascendante
et une gouvernance partagée

Dès le début d’un projet de territoire, il est nécessaire d’y associer tous les acteurs qui l’incarnent. Ces partenaires, qui connaissent leur complémentarité, favorisent un fonctionnement en écosystème. Le partage des priorités permet d’améliorer la cohérence entre les différentes actions et garantit une meilleure couverture des besoins.

Le succès d’un tel projet réside avant tout dans la mise en oeuvre d’actions concrètes issues de collaborations interdisciplinaires et dans la transformation des acteurs impliqués. De l’école jusqu’au lycée, du centre de loisirs jusqu’à l’équipement culturel, le périmètre de déploiement du projet doit dépasser les frontières administratives qui régissent les compétences de chacun des partenaires.

Cette gouvernance partagée avec les acteurs du territoire permet de décentrer du fonctionnement ordinaire des établissements scolaires, l’extérieur faisant bouger l’intérieur.

Au delà de projets ponctuels, l’objectif à terme est installer une culture du « faire ensemble » pérenne. De nombreuses années sont nécessaires avant d’atteindre ce but, mais la démarche « territoire apprenant » permet justement de créer un espace de liberté, informel et non hiérarchisé. Cet espace favorise les rencontres sur un pied d’égalité et l’accueil de l’imprévu et doit permettre in fine la co-construction d’une nouvelle éducation.

Les alliances éducatives

Eric Favey (Ligue de l’enseignement), pour qui « le territoire apprenant » apparaît comme l’espace où travaillent et coopèrent les ’apprenants/sachants’ que nous sommes. Le temps des alliances éducatives dans et pour les territoires apprenants est le temps de l’avenir commun possible.

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